Droit à la sécurité sociale, à la retraite, au logement

Dans son article 34, portant sur la sécurité sociale et l’aide sociale, la charte affirme que “l’Union reconnaît et respecte le droit d’accès aux prestations de sécurité sociale et aux services sociaux assurant une protection dans des cas tels que la maternité, la maladie, les accidents du travail, la dépendance ou la vieillesse, ainsi qu’en cas de perte d’emploi, selon les modalités établies par le droit communautaire et les législations et pratiques nationales” (art 34.1).

La charte indique aussi qu’afin “de lutter contre l’exclusion sociale et la pauvreté, l’Union reconnaît et respecte le droit à une aide sociale et à une aide au logement destinées à assurer une existence digne à tous ceux qui ne disposent pas de ressources suffisantes, selon les modalités établies par le droit communautaire et les législations et pratiques nationales” (art 34.3).

Le droit à la retraite n’est pas mentionné en tant que tel.

Le droit au logement n’est pas mentionné comme tel.

Critique : Dans ses explications, le présidium précise que cet article “n'implique aucunement que de tels services (sécurité sociale et services sociaux mentionnés dans l’article 34.1) doivent être créés quand il n'en existent pas”. Extraordinaire charte des droits fondamentaux qui reconnaît et respecte des droits d’accès à des services qui peuvent ne pas exister, et qu’il n’est pas nécessaire de créer !

En fait, ce que reconnaît la charte, c’est l’inégalité des niveaux de protection des salariés d’un Etat européen à un autre, et c’est cette inégalité qu’elle s’engage à respecter, sachant que la mise en concurrence des systèmes sociaux dans le marché unique (mise en concurrence de fait par la mobilité des capitaux et de la main d’oeuvre) a pour effet de fragiliser les systèmes les plus protecteurs (dumping social), comme nous l’avions déjà constaté (plus haut, travail et chômage).

Non seulement la charte des droits fondamentaux ne donne aucune garantie aux salariés en matière de protection sociale puisqu’elle ne fixe aucun niveau minimal de protection, mais encore elle s’attaque directement aux systèmes de sécurité sociale les plus avancés et en particuliers aux systèmes de retraite en leur déniant tout caractère fondamental.


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